Ce sont elles qu'on interroge : «Qui garde tes enfants quand tu es en campagne ?» Elles qu'on complimente sur leurs habits alors qu'elles sont en train de défendre un dossier d'urbanisation ou de transport de leur ville, elles qu'on traite de «suffragette» en plein conseil municipal… «Ce qui me frappe, c'est la récurrence de ces témoignages, de ces situations, qui rendent la vie politique particulièrement ardue pour les femmes», constate Julia Mouzon, fondatrice d'un réseau intitulé «Femmes & Pouvoir» (lire ci-contre). Qui ajoute : «C'est un combat individuel, mais aussi collectif», chez les militantes anonymes comme chez les têtes d'affiche. Dominique Voynet n'a pas dit autre chose lorsqu'elle a annoncé, fin novembre, qu'elle ne se représenterait pas à la mairie Montreuil et expliqué : «Chez un homme, le même comportement est qualifié d'exigeant, et moi je serais "odieuse".»
«Chabadabada». Peu à peu, les femmes font leur place en politique. La bataille est en cours. La parité, votée en juin 2000, quand Lionel Jospin était Premier ministre, a permis de faire progresser leur présence à tous les niveaux de responsabilité… jusqu'au premier gouvernement strictement paritaire, mis en place à la demande de François Hollande, qui honorait là une promesse de campagne. Et plaçait une femme, Christiane Taubira, quatrième dans l'ordre protocolaire.
La gauche poursuit ses efforts depuis la constitu