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Libération
Interview

«Lorsqu’on arrive aux positions de pouvoir, là il y a un vrai barrage pour les femmes»

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Au Women's Forum de Deauville, en octobre 2009. (AFP)
publié le 14 décembre 2013 à 8h58

Margaret Maruani est une sociologue française, directrice de recherche au CNRS, elle dirige la revue Travail, genre et sociétés depuis sa création, en 1999. Elle analyse pour Libération en quoi l'accès à la parité ne signifie pas égalité pour les femmes, dans le monde dans l'entreprise comme en politique.

Les femmes accèdent-elles enfin aux positions de pouvoir dans le travail ?

Depuis les années 70, les femmes réussissent mieux à l’école et à l’université : elles sont plus diplômées que les hommes. Et la plupart d’entre elles n’interrompent pas leur activité professionnelle lorsqu’elles ont des enfants. Désormais, elles représentent 48% de la population active. Mais, sur le marché du travail, elles n’ont pas les positions auxquelles elles pourraient prétendre. Tout est paradoxal : plus de femmes actives, salariées, instruites mais aussi plus de chômeuses, de salariées précaires et en sous-emploi. Les comportements d’activité masculins et féminins se rapprochent, mais les inégalités professionnelles s’incrustent : inégalités de salaire (27%), de carrières, de statuts d’emploi. Dans le domaine économique, la parité existe donc – quantitativement au moins. Mais elle n’est pas synonyme d’égalité, et c’est bien là le problème. La féminisation du salariat n’a pas débouché sur une régression véritable des disparités entre emplois féminins et masculins.

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