Bonne nouvelle, selon une étude du ministère du Travail, les métiers sont un peu plus mixtes qu'il y a trente ans. Le rapport publié en fin de semaine dernière est d'ailleurs titré : «Une baisse de la ségrégation depuis trente ans.» Mauvaise nouvelle, en regardant de plus près l'étude, on remarque que l'évolution reste minime (4% en trois décennies) et, surtout, que les jeunes, les moins qualifiés, ou les étrangers, continuent d'occuper des métiers peu mixtes. «En 2011, les emplois des jeunes hommes et des jeunes femmes restent ainsi répartis de manière moins égalitaire que ceux de leurs aînés», notent les auteurs du rapport.
En cause : l'éducation et l'orientation professionnelle, particulièrement pour les jeunes en filières professionnelles, CAP et BEP, formations de plus en plus ségrégationnistes. Certains métiers en plein développement, comme les aides à domicile, aides ménagères et assistantes maternelles, sont ainsi occupés à 97,7% par des femmes. D'autres se sont «démixisés». C'est le cas des agriculteurs, des manutentionnaires, des employés de banque et d'assurance, mais aussi des enseignants. Il y a trente ans, les femmes représentaient 56% du corps enseignant, contre 66% aujourd'hui. Dans les écoles primaires, le taux de féminisation se monte même à 82%. Près de la moitié des femmes se concentrent dans une dizaine de métiers (sur 86 types de métiers répertoriés). Ce qui n'est pas le cas chez les hommes, dont les métiers sont beaucoup plus