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Biens mal acquis, au tour du Congo

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Après la Guinée-Equatoriale, la justice française se concentre désormais sur le clan Sassou-Nguesso, au pouvoir à Brazzaville et qui mène grand train à Paris.
L'hôtel particulier de Julienne Sassou, à Neuilly-sur-Seine. (Photo Marc Chaumeil)
publié le 15 décembre 2013 à 22h21

Les délires financiers du fils du président Obiang (Guinée- Equatoriale) en France sont désormais connus, et la plupart de ses biens confisqués. Ce chapitre-là est quasiment clos. Les policiers chargés de l’enquête sur les biens mal acquis (BMA) de certains chefs d’Etats africains dans l’Hexagone s’apprêtent maintenant à ouvrir de nouveaux fronts. Celui du Gabon - les enquêteurs ont déjà gelé de nombreux avoirs appartenant à la famille Bongo et perquisitionné leurs logements (lire page 4) -, mais surtout celui du Congo-Brazzaville. Après avoir passé au crible pendant plus de deux ans les dépenses du clan du Président, Denis Sassou-Nguesso, les enquêteurs commencent à en dresser le bilan. D’après une synthèse rédigée cet été, ce serait 60 millions d’euros au bas mot, provenant d’argent public congolais, qui auraient été dépensés en France depuis 2005 par les proches du dirigeant pour acheter bijoux, vêtements, montres ou encore logements de luxe. Le nom du président lui-même apparaît peu sur ces factures démentielles. Mais ce dernier reste «suspecté» d’après les policiers «d’utiliser des personnes de son entourage pour placer les fonds potentiellement issus de détournements ou de corruption dans le but d’opacifier son patrimoine».

Monopoly. «Après la Guinée, l'année prochaine devrait être celle des clans Sassou et Bongo», commente William Bourdon, avocat de l'ONG Transparency International, partie civile dans le dossier des BMA, déclench