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décryptage

Karachi : Balladur et Léotard se rapprochent du banc des accusés

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Les juges ont demandé l’avis du parquet avant un renvoi devant la Cour de justice de la République.
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur (G), et François Léotard (C), en 1995. (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 17 décembre 2013 à 21h26

Le dossier Karachi touche à sa fin et se rapproche doucement de la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger des ministres. Lundi, les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui instruisent ce dossier depuis près de trois ans, ont demandé au parquet de se prononcer sur une éventuelle saisine de la CJR concernant d’anciens ministres cités dans le dossier.

Dans leur ordonnance, les juges ne mentionnent aucun nom, mais visent implicitement Edouard Balladur, ex-Premier ministre, et François Léotard, son ministre de la Défense. Les juges soupçonnent le candidat Edouard Balladur d’avoir financé sa campagne présidentielle de 1995 via des fonds secrets et des rétrocommissions versées dans le cadre de contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite. Avec le ministère de la Défense, alors dirigé par François Léotard, Matignon avait imposé de nouveaux intermédiaires sur ces contrats pourtant quasi aboutis, Ziad Takieddine et Abdul Rahman el-Assir. Lors de l’enquête, le premier a reconnu avoir remis de l’argent issu de ces commissions à des proches de la campagne d’Edouard Balladur.

«Plus de force». En demandant l'avis du parquet, les juges rajoutent une étape supplémentaire à leurs investigations - ils auraient pu, comme cela était attendu par plusieurs avocats dans le dossier, se dessaisir directement au profit de la CJR -, mais gardent leur entière liberté. La réponse du procureur de Paris, qui pourrai