Mardi, après deux jours d'audience aux assises du Gard, les jurés allaient se retirer pour délibérer quand l'avocat de Nicolas Blondiau, accusé du viol et du meurtre d'Océane, 8 ans, a parlé. Conscient que son client avait fait la pire impression lors des audiences, il a (maladroitement) lancé : «Vous allez prononcer la perpétuité, c'est évident. Le débat, c'est la perpétuité réelle. C'est la peine des morts vivants.»1 Mais la perpétuité réelle existe-t-elle dans le droit français ? Peut-on condamner quelqu'un à rester en prison jusqu'à ce que mort s'en suive ?
En réalité, l’assurance de voir un homme mourir en prison n’est pas écrite noir sur blanc dans le code pénal français. La certitude de finir ses jours en prison serait en effet insoutenable pour le condamné, et la gestion d’hommes n’ayant plus rien à perdre serait explosive pour les surveillants de prison.
Mais si la mort lente n'existe pas en tant que telle dans le code pénal, il y a bien des hommes qui finissent leur vie en prison. Ainsi le détenu martiniquais Pierre-Just Marny est mort en août 2011, après 48 ans passés en prison. Philippe El Shennawy est, lui, enfermé depuis 38 ans pour un braquage (sans mort d'homme) survenu en 1975. Il est censé sorti