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Interview

Déchets radioactifs : «J’ai envie que, pour une fois, on réglemente avant un désastre»

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Jean-Christophe Lagarde, député UDI et maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), revient sur le déraillement d’un wagon qui transportait des déchets radioactifs.
par Margaux Velikonia
publié le 25 décembre 2013 à 20h46

Après le déraillement d'un wagon qui transportait des déchets radioactifs dans la gare de triage de Drancy, le député UDI et maire de la ville, Jean-Christophe Lagarde, a annoncé qu'il allait porter plainte contre l'Etat pour «mise en danger de la vie d'autrui».

Pourquoi cette plainte ?

L’Etat sous-estime sciemment le danger que représente la gare de triage de Drancy. Elle se trouve dans une zone urbaine dense, à 10 kilomètres de Paris. Les autorités font valoir qu’il existe un périmètre de sécurité de 620 mètres autour de la gare, où il est désormais interdit de construire. Sauf que 30 000 personnes y vivent déjà. Cela ne correspond à rien. Comme des wagons transportant du chlore sont aussi triés ici, il faudrait fixer le périmètre à 2 kilomètres, où habitent déjà… 200 000 personnes. Un autre accident a eu lieu en gare il y a quinze jours. Deux des wagons du convoi qui a déraillé transportaient les deux gaz qui ont causé l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001. Je porte plainte contre l’Etat, parce que j’ai envie que, pour une fois en France, on réglemente avant plutôt qu’après un désastre.

Quelles alternatives sont possibles, d’après vous ?

La solution, c’est une réglementation par l’Etat du transport des matières dangereuses. Cela ne lui coûterait pas un centime. Il faut séparer des autres les trains qui transportent des produits chimiques ou des déchets nucléaires et les trier ailleurs, dans des zones rurales où il n’y a personne à évacuer en cas de danger. Ce n’est pas comme si je demandais de déplacer une usine chimique. L’avantage des wago