Un sapin planté devant un camion de police. Pour la première fois en quatre ans, Droit au logement (DAL) a fêté Noël à deux pas du ministère de l'Intérieur, et non face au ministère du Logement. «Monsieur Valls, on veut un rendez-vous», scande au micro une militante. «On vise le ministre de l'Intérieur», confirme Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du mouvement.
«Survie». La seule évocation du ministre provoque huées et sifflets parmi la centaine de personnes présentes au coin de la rue d'Astorg, face à l'église Saint-Augustin (Paris VIIIe). Pas un hasard quand on sait que la dernière manifestation du DAL, place de la République, s'est soldée par un face-à-face musclé avec les forces de l'ordre. «Je ne comprends pas ces violences, souffle Jeanine, 58 ans. Pour les mal-logés, ce sont des manifs de survie !» Les militants de l'association de défense des mal-logés pointent des évacuations d'immeubles effectuées par les forces de l'ordre en pleine trêve hivernale. Elle garantit aux locataires de bonne foi - visés par un jugement d'expulsion - de pouvoir rester dans leur logement du 1er novembre au 15 mars. Problème : les services de Manuel Valls appliquent de manière rigide cette règle, notamment à l'encontre de squatteurs, considérés comme sans droit ni titre. Ainsi courant décembre, un squat a été évacué dans le XIXe arrondissement. Même chose dans le XIVe.