Menu
Libération
Reportage

A Limoges, la nuit a perdu sa «reine»

Article réservé aux abonnés
Mylène, homme travesti en femme et fan de Céline Dion, mettait l’ambiance dans les boîtes de la ville. Elle a été tuée cet été. Un certain «Remzi» risque la perpétuité.
publié le 29 décembre 2013 à 20h46

On l'appelait Mylène. A Limoges, c'était la «reine de la nuit». Laurent Mallet, 42 ans, s'habillait régulièrement en femme. Cheveux rouges, faux ongles, yeux noisette, un mètre soixante-six, tous les dimanches, elle faisait se trémousser les gens dans les boîtes de la ville. Son carnet d'adresses garni et sa réputation permettait de remplir et de mettre l'ambiance dans un night-club le temps d'une soirée. Mais le 25 juillet, la trajectoire de cette comète s'est brisée net. Les pompiers retrouvaient son corps sans vie à son domicile de Couzeix, un village limitrophe de Limoges. Mylène aurait été tuée à coups de marteau. Quelques semaines plus tard, les enquêteurs se mettent sur la piste d'un certain «Remzi», 30 ans, (Petar Yankov de son vrai nom, d'origine bulgare) dont on a trouvé les empreintes digitales sur le marteau du crime. Un outil dont Mylène s'était servie l'après-midi précédant sa mort pour monter une tonnelle dans sa maison.

Remzi est défavorablement connu des services de police - des condamnations pour violences. Les policiers le cherchent dans les squats de la ville qu'il a l'habitude de fréquenter. Mais il a disparu de la circulation. Le juge d'instruction prend un mandat d'arrêt européen fin septembre, il est arrêté dans le sud de la Bulgarie, dans la région de Pazardzhik. Remzi a l'habitude de vivre aux crochets de gens faibles, comme cet homme qu'il aurait tabassé pour avoir de l'argent. Il fréquenterait un bar interlope de Limoges, se rendr