Liberté d'expression versus censure. Si le débat, suite à l'annonce, vendredi, par Manuel Valls de son intention d'interdire les spectacles de Dieudonné, est loin d'être refermé, les réactions à la «quenelle» (salut antisémite obscène inventé par l'humoriste) du footballeur Nicolas Anelka, samedi, après un but marqué dans le championnat anglais (lire page 5), sont unanimes. Chantal Jouanno, sénatrice UDI de Paris, qualifiait la quenelle de «geste nazi, clairement antisémite et connu comme tel». Dalil Boubakeur, recteur de l'Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris, a aussi évoqué hier un «geste hybride entre le salut nazi et le bras d'honneur inversé». L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a de son côté dénoncé «la lâcheté du soutien d'Anelka à Dieudonné», assurant qu'à l'instar de Dieudonné, «qui se cache sous le masque de l'humour, les personnes qui miment le geste de la quenelle n'assument pas leur antisémitisme».
Mi-décembre, déjà, Radio France avait signalé à la justice l’agression verbale dont le journaliste de France Inter Patrick Cohen avait été l’objet de la part de Dieudonné dans son spectacle : «Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… dommage.»
La classe politique a été quasi unanime (à l’exception du Front national) au sujet de la consigne passée vendredi par Manuel Valls aux préfets d’examiner les risques de troubles à l’ordre public liés à ses spec