L'affaire Dassault tourne au mauvais polar. Déjà sous le coup d'une demande de levée d'immunité parlementaire par des juges parisiens dans l'affaire des achats de voix présumés à Corbeil-Essonnes ( lire ci-contre ), l'ancien maire de la ville et sénateur UMP est désormais visé par une plainte pour «association de malfaiteurs», «corruption active d'un agent public étranger» et «collecte illégale de données personnelles». Jean-Pierre Bechter, le salarié de Serge Dassault qui lui a succédé à la mairie, Machiré Gassama, directeur du service jeunesse de la ville, et un diplomate marocain sont également visés, comme l'a révélé hier France Inter.
La plainte, à laquelle Libération a également eu accès, a été déposée jeudi par Marie Dosé, l'avocate de Fatah Hou. Cet ex-boxeur et chef d'entreprise, persuadé d'avoir été visé parce qu'il voulait «balancer le système Dassault», a été grièvement blessé par balle le 19 février par un proche de l'avionneur, Younès Bounouara. Or, cinq jours auparavant, Dassault, Bechter et Gassama «ont tous trois décidé d'organiser ou de profiter d'un voyage de mon client au Maroc pour le faire interpeller par la police marocaine sous un motif fallacieux, et le faire ainsi incarcérer arbitrairement dans ce pays», accuse Me Dosé dans sa plainte. Laquelle s'appuie sur des écoutes téléphoniques versées au dossier des juges d'Evry qui enquêtent sur la tentative d'assassina