Menu
Libération
enquête

Dieudonné, d’impayable à insolvable

Article réservé aux abonnés
Condamné à des milliers d’euros d’amendes, l’«humoriste» antisémite a mis sur pied un système pour échapper au fisc. De sa maison à sa boîte de production, décryptage d’un montage qui lui permet de narguer l’Etat. Pour l’instant.
Dieudonné au tribunal de Paris, en février 2004, après l'annulation de son spectacle par l'Olympia. (Photo Thomas Coex. AFP)
publié le 6 janvier 2014 à 21h46

Dans le viseur des pouvoirs publics pour ses saillies antisémites, Dieudonné l’est aussi pour de considérables impayés judiciaires. Un jeu dangereux, qu’il a enclenché depuis déjà plusieurs années et qui pourrait lui coûter très cher. Toutefois, l’homme n’entend pas se rendre aisément et a mis sur pied un savant système, avec pour chef d’orchestre sa compagne.

Noémie Montagne, les cordons de la bourse

Si l'«humoriste» a encore tout le loisir de se produire sur scène, il le doit en premier lieu à sa compagne de 37 ans, avec qui il a plusieurs enfants. Sans elle, Dieudonné aurait déjà eu affaire depuis belle lurette aux agents de Bercy… Il y a encore cinq ans, le «dieudo-business» était en effet l'affaire de la société Bonnie Productions, dont l'agitateur était lui-même gérant. Dans ses derniers comptes officiels, publiés en 2009, l'entreprise affichait un maigre bénéfice de 6 700 euros. Depuis, plus rien. Jusqu'à la radiation du registre du commerce, en 2013. «Dieudonné a sciemment laissé mourir cette société, affirme Chrystel Camus, productrice, qui a travaillé avec lui entre 2012 et 2013. Il a laissé des ardoises à son nom, par exemple au Zénith de Paris : lorsque j'avais contacté la salle pour y organiser un spectacle, ils avaient refusé, arguant d'un impayé de 15 000 euros.» Laissée en déshérence, cette société laisse la place à une autre structure, créée en 2009 : les Productions de la plume, dont le premier objet est «la production de spectacles et de manifestations culturelles». Une affaire qu