Dans le viseur des pouvoirs publics pour ses saillies antisémites, Dieudonné l’est aussi pour de considérables impayés judiciaires. Un jeu dangereux, qu’il a enclenché depuis déjà plusieurs années et qui pourrait lui coûter très cher. Toutefois, l’homme n’entend pas se rendre aisément et a mis sur pied un savant système, avec pour chef d’orchestre sa compagne.
Noémie Montagne, les cordons de la bourse
Si l'«humoriste» a encore tout le loisir de se produire sur scène, il le doit en premier lieu à sa compagne de 37 ans, avec qui il a plusieurs enfants. Sans elle, Dieudonné aurait déjà eu affaire depuis belle lurette aux agents de Bercy… Il y a encore cinq ans, le «dieudo-business» était en effet l'affaire de la société Bonnie Productions, dont l'agitateur était lui-même gérant. Dans ses derniers comptes officiels, publiés en 2009, l'entreprise affichait un maigre bénéfice de 6 700 euros. Depuis, plus rien. Jusqu'à la radiation du registre du commerce, en 2013. «Dieudonné a sciemment laissé mourir cette société, affirme Chrystel Camus, productrice, qui a travaillé avec lui entre 2012 et 2013. Il a laissé des ardoises à son nom, par exemple au Zénith de Paris : lorsque j'avais contacté la salle pour y organiser un spectacle, ils avaient refusé, arguant d'un impayé de 15 000 euros.» Laissée en déshérence, cette société laisse la place à une autre structure, créée en 2009 : les Productions de la plume, dont le premier objet est «la production de spectacles et de manifestations culturelles». Une affaire qu