«Face à un accident d'une gravité exceptionnelle», comme l'a qualifié hier soir la ministre de la Santé, Marisol Touraine, - lors d'une conférence de presse autour de la mort de trois nourrissons dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital de Chambéry -, c'est une décision rarissime qui a été prise. La ministre a annoncé «avec effet immédiat» l'arrêt de toute la fabrication de tous les produits du laboratoire Marette, et le rappel de tous les produits. Le laboratoire va faire appel.
Pour autant, des questions centrales demeurent : on ne sait toujours pas, quand, comment, et à quel moment, ces fameuses poches d'alimentation, qui ont servi à nourrir des nourrissons, ont pu être contaminées. Mais à l'évidence c'est le laboratoire qui est pointé du doigt, et son processus de fabrication. La bactérie en cause ? «Il s'agit d'une entérobactérie de l'environnement, c'est-à-dire que l'on peut la retrouver aussi bien dans la terre, que dans l'eau», a expliqué, hier, le professeur Jean-Claude Manuguerra, de l'Institut Pasteur. Preuve de la complexité du dossier, «il s'agit d'une nouvelle espèce non décrite à ce jour, et encore sans nom».
La lettre du docteur. Sur le site de Libération, nous avons publié hier matin, la lettre du Dr Deiber