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interview

Éloïse Bouton : manifester seins nus «devient tout à coup interdit»

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Femen, la guerre des «sextrémistes»dossier
Après son action à la Madeleine le 20 décembre, la Femen a été placée en garde à vue mardi pour «exhibition sexuelle». Tout juste sortie, elle s'étonne de ce traitement.
publié le 7 janvier 2014 à 21h34

Le 20 décembre dernier, la militante française du mouvement Femen, Eloïse Bouton, était venue dénoncer, à la Madeleine, l'opposition de l'église catholique à l'avortement. Elle avait déposé devant l'autel deux morceaux de foie de bœuf, censés représenter un fœtus. Seins nus, avec «344 salopes» écrit sur le corps, elle n'avait pas dit un mot.

Face à cette action, le curé de la Madeleine, le père Bruno Horaist, a porté plainte et l’a accusée notamment d’avoir uriné sur les marches de l’autel. Ce mardi matin, plus de deux semaines plus tard, elle a été placée en garde en vue et n’en est ressortie que vers 20 heures.

Pourquoi avez-vous été retenue en garde à vue par la police ?

En fait, hier j’ai reçu une convocation pour une audition, sans précision particulière. Bon, je me doutais que c’était pour l’action à la Madeleine. Aujourd’hui, en me présentant à onze heures, j’ai été placée en garde à vue pour des faits d’exhibition sexuelle. Le temps de la procédure, ça a duré huit heures. C’est la première fois en France que je suis placée en garde à vue, surtout après coup. D’habitude on