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Libération
Décryptage

La carte HLM, un atout dans le jeu de Paris

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En deux mandats, a fait passer la capitale de 13,4% à 20,5% de logement sociaux. Une stratégie solidaire et électorale.
(Photo Mehdi Fedouach. AFP)
publié le 7 janvier 2014 à 21h26

La bataille des 20% de logements sociaux revêt un relief politique particulier à Paris, la ville de France où les ménages sont les plus exposés aux excès du marché pour trouver un toit : loyers du parc privé au zénith et prix de la pierre devenus inabordables. Désormais, les deux pièces se louent souvent dans une fourchette de 900 à 1 500 euros par mois. Avec leurs tarifs réglementés, les HLM viennent tempérer le malaise suscité par l’incessante dérive des prix du logement privé. Même si les files sont longues, avec 105 000 Parisiens en attente d’une attribution, le parc social est le dernier habitat permettant aux familles moyennes et modestes parisiennes de se loger sans trop se saigner. Du coup, la gauche a fait du logement social et du quota des 20% un axe stratégique de sa politique municipale.

Le combat politique

Avec leur gamme d’habitations aux loyers différenciés (le PLAI destiné aux plus pauvres, le Plus pour les ménages modestes et le PLS pour les couches moyennes), les HLM dans la capitale logent les ménages défavorisés mais aussi des familles avec des revenus plus confortables mais pas assez riches pour faire face à la cherté des loyers du privé. Ainsi, un couple avec deux enfants est éligible au HLM-PLS jusqu’à 5 800 euros de revenus mensuels. Dans la capitale, 70% des ménages sont éligibles au logement social, au vu de leurs revenus. Contrairement à certaines communes où les élus sont réfractaires aux HLM, ou évitent d’afficher leurs réalisations de peur de déplaire à leur élector