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Libération
EDITORIAL

Mixte

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publié le 7 janvier 2014 à 21h26

Lorsqu'en 2006, la droite avait voulu supprimer l'article 55 de la loi SRU qui fait obligation aux communes de créer des logements sociaux, des ONG comme la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique ou Médecins du monde avaient interpellé les députés : «Si le mot égalité ne vous fait pas tressaillir, peut-être serez-vous plus sensibles au mot injustice.» Cette loi tant combattue et si peu respectée est à sa manière aussi emblématique des années Jospin que le Pacs ou les 35 heures. Une forme de volontarisme social qui finalement a marché, comme le montre notre enquête. Paris notamment, malgré les prix exorbitants du foncier, a dépassé le socle symbolique des 20% en novembre. Une réussite que la gauche n'hésite pas à afficher et dont elle fait même un argument électoral. Preuve que la mixité sociale n'est pas l'épouvantail agité par des édiles de droite. Ces élus préfèrent payer des amendes plutôt que diversifier les habitats et leurs habitants dans leur commune bien protégée. Ils sont aussi les premiers à dénoncer les banlieues qu'ils veulent voir à tout jamais comme des territoires de l'exclusion et de la différence. La loi SRU ne peut à elle seule résoudre la question des quartiers. Mais il demeure évident qu'une ville acceptant la mixité sociale aura des crèches et des écoles, des collèges et des lieux de rencontre mélangés qui seront le gage d'un vivre ensemble plus égalitaire et plus juste. Et ce qui sera vrai au niveau de la commune le sera aussi pour tout l