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Nourrissons morts à Chambéry : le récit du médecin

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«Libération» s'est procuré un courrier où le chef de service explique le déroulement des faits.
La maternité de Chambéry, le 5 janvier. (Philippe Desmazes. AFP)
publié le 7 janvier 2014 à 7h34

Il est, bien sûr, effondré. «Nous sommes effondrés par ce qui s'est passé», a-t-il dit à plusieurs reprises. Mais le docteur Michel Deiber est aussi en colère, ou plutôt blessé. Après la visite, dimanche, de la ministre de la Santé à l'hôpital de Chambéry suite à la mort de trois nouveaux nés en décembre dernier, lui, le chef de service de néonatalogie et réanimation néonatale a eu le sentiment que planait désormais un doute : il y aurait eu comme un peu de légèreté dans son service, et en tout cas, comme on ne savait pas exactement quand et comment la contamination de ses poches d'alimentation parentérale avait pu avoir lieu… Au point, même, que la ministre se refusait à nommer le laboratoire en question.

Le Dr Michel Deiber n’a pas toutes les réponses, mais il sait exactement ce qu’il a fait. Et il le sait très précisément. Dimanche, il a adressé un courrier à tout son réseau de périnatalité; il s’agit d’un des quatre réseaux de Rhône Alpes, où se retrouvent toutes les équipes qui, de près ou de loin, travaillent sur la naissance. Dans ce courrier que nous avons pu avoir (lire ci-dessous), il raconte en détail ce qui s’est passé. C’est un témoignage essentiel. Il n’accuse pas, il raconte.

«Début décembre, écrit-il, 3 nouveau-nés (2 prématurés et un nouveau-né à terme) sont décédés dans le service (entre le 6 et le 12 décembre) dans des circonstances identiques, à savoir un tableau de choc septique très brutal conduisant au décès en quelques heures malgr