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témoignage

«Nous assurons un suivi aux exclus»

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Zorica Kovacevic, directrice de l'association APCIS, à Stains (Seine-Saint-Denis).
publié le 7 janvier 2014 à 21h06

«Le décrochage est comme une grosse bulle avec plein de petites à l’intérieur. Parmi elles, l’exclusion : l’élève accumule du retard, il est stigmatisé et se retrouve oisif. A Stains, nous avons été précurseurs. Pour prévenir le décrochage, nous avons créé il y a dix ans un dispositif pour les élèves exclus temporairement. Aujourd’hui, 22 villes du département en ont un. Nous proposons aux parents d’assurer une continuité scolaire. Dès le lendemain, nous accueillons le collégien exclu. Le matin, il fait des devoirs fournis par ses enseignants. L’après-midi, il est entendu par un éducateur spécialisé qui revient sur le pourquoi de son exclusion. Parfois le collège nous demande de revenir sur une notion particulière, par exemple quand l’élève a tapé une fille. Lorsque nous avons plusieurs exclus, nous les faisons rejouer les scènes qui ont conduit à la sanction devant le CPE ou le prof qui a été insulté. Nous travaillons aussi sur la banalisation de l’insulte, lors d’entretiens ou d’ateliers d’écriture si l’enfant a du mal à s’exprimer. Le but est qu’il retourne serein à l’école.

«On ne naît pas décrocheur, pas plus que mauvais élève. Des tas de facteurs polluent la scolarité d’un jeune. Tous les exclus ne sont pas, en plus, de potentiels décrocheurs. Le principe est que l’enfant doit rester un enfant. Trop souvent dans nos quartiers, il a pris la place de l’adulte qui a failli. Or, il doit conserver son statut d’élève. Il entend de nous la même parole qu’à l’école.

«Le problème