Les juges d'instruction parisiens Serge Tournaire et Guillaume Daïeff n'ont pas obtenu la levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault. Ils ne pourront donc pas le placer en garde à vue, perquisitionner ses bureaux ou l'empêcher de rencontrer les autres protagonistes de l'affaire. La demande qu'ils avaient envoyée au bureau du Sénat, et que le parquet de Paris avait approuvée, était pourtant solidement étayée. Selon nos informations, les juges ont notamment mis au jour une nouvelle opération financière troublante réalisée par l'avionneur au Liban. Les magistrats cherchent à vérifier s'il y a eu «corruption», «blanchiment», et «achat de voix» lors des municipales en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par Dassault puis par son bras droit Jean-Pierre Bechter.
Liquide. De sources proches du dossier, Serge Dassault a effectué en 2011 un versement de 18 millions d'euros à une société libanaise qu'il contrôle, baptisée Iskandia. Officiellement, cet argent devait servir à l'achat d'un jet d'affaires Falcon, fabriqué par Dassault Aviation. Mais sur ces 18 millions, les juges ont pu établir que 3 millions d'euros ont au final été versés via le Liban à des habitants de Corbeil-Essonnes, et que la majorité de ces fonds a été retirée en liquide. Un montage pour le moins curieux, puisque Serge Dassault est résident fiscal français, et que les dons concernent des individus habitant dans l'Essonne.
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