Il y a désormais une jurisprudence Dieudonné. Le Conseil d'Etat a tranché : le spectacle de l'«humoriste» qui devait avoir lieu à Nantes a été interdit. C'est un virage de la doctrine administrative qui, depuis 1933, avait toujours été très sourcilleuse sur la liberté de réunion et d'expression, estimant que c'était aux maires et aux préfets de prévoir les forces de police suffisantes pour pouvoir garantir l'ordre public. Jeudi soir, le Conseil d'Etat a considéré, à l'inverse du tribunal administratif de Nantes qui avait statué quelques heures avant, que «la réalité et la gravité des risques de troubles à l'ordre public [étaient] établis». Dieudonné pourra toujours continuer à contester chaque décision d'interdiction de son spectacle prise par les maires et les préfets, mais les juges devraient suivre la nouvelle jurisprudence. Et même si Dieudonné faisait une requête sur le fond de l'affaire, il y a fort à parier que le Conseil d'Etat ne reniera pas le juge Bernard Stirn, deuxième personnage le plus important de l'Institution. En revanche, il ne serait pas étonnant que Dieudonné en appelle à la Cour européenne des droits de l'homme… avec la possibilité de voir la France se faire condamner (dans quelques années) pour atteinte à la liberté de réunion et d'expression.
Insultes. «L'enjeu, c'est la lutte contre la dérive antisémite dans laquelle s'est engagé M. Dieudonné au fil du temps, a proclamé le Premier ministre Jean-M