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«Je n’ai jamais compris si la quenelle était antisémite»

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L'affaire Dieudonnédossier
Qu’ils aient connu Dieudonné sur Internet ou qu’ils l’aient découvert ces jours-ci, nombre de jeunes rencontrés jeudi à Paris croient volontiers que le geste n’est que «antisystème».
par Maxime Mainguet et Margaux Velikonia
publié le 9 janvier 2014 à 21h56

Ils peuvent suivre Dieudonné sur Twitter, regarder ses vidéos sur YouTube, connaître même parfois ses sketchs les plus vieux, ceux des années 90 avec Elie Semoun, mais peu franchissent les portes du théâtre de la Main d’or. Les 16-22 ans connaissent Dieudonné cependant, à l’âge où l’on se forge souvent ses premières opinions politiques et alors que le geste de la «quenelle» est omniprésent dans les médias, on sent un flottement de la jeunesse sur le sujet.

Amel, âgée de 21 ans, est étudiante dans les assurances. Elle affirme qu'«il n'y a rien de méchant dans la quenelle. Ce n'est pas antisémite, mais antisystème.» Le geste représenterait même «une partie de la France qui se révolte», selon Adrien, un lycéen, de 18 ans. « On fait ça pour se foutre de la gueule du gouvernement», poursuit un autre, âgé lui de 19 ans. La quenelle serait donc le bras armé d'une France en colère. «Ils sont tous corrompus [les politiques, ndlr], lance Medhi. Nos parents payent des impôts et ils partent faire la guerre avec ! On n'a que des légumes au gouvernement…»

Entre deux métros à la station Châtelet, à Paris, Samia fustige, elle aussi, «le gouvernement [qui] augmente les impôts. Certains de mes copains qui ont un bac +5 et qui sont toujours au chômage». Elle semble avoir oublié la véritable origine de la quenelle et le sens que lui donne Dieudonné : «L'idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un pr