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Libération
Analyse

Manuel Valls, le one-man show

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Aux avant-postes de l’offensive contre Dieudonné, le ministre de l’Intérieur a éclipsé Matignon.

Publié le 09/01/2014 à 21h56

Si le débat juridique promet de redoubler, le pari politique tenté par Manuel Valls semble réussi. «Le rôle d'un responsable politique public, c'est de prendre des risques. [...] L'action que j'ai entreprise a eu l'avantage de remobiliser tout le monde, y compris les services de l'Etat», avait prédit le ministre de l'Intérieur mercredi soir à Rennes. «La République a gagné, triomphait-il hier, cette fois à Brest.On ne peut pas tolérer la haine de l'autre, le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, ce n'est pas possible, ce n'est pas ça, la France.» On peut même supposer que Manuel Valls a été surpris de la célérité de ce succès. En annonçant, fin décembre, son intention d'obtenir une annulation d'un spectacle de Dieudonné, Valls avait indiqué que l'année 2014 serait peut-être nécessaire avant d'atteindre l'objectif. D'où la stratégie de pilonnage portée cette semaine par les élus de Nantes, Tours et Orléans.

Avantage. En réalité, tout est allé très vite. En annonçant, le 27 décembre, son intention d'obtenir l'interdiction des spectacles de Dieudonné, après les propos de l'«humoriste» envers le journaliste Patrick Cohen, qu'il a considérée comme une limite franchie, Valls a pris tout le monde de vitesse. «Le ministre a estimé qu'il fallait que ces Français honnêtes qui vont aux spectacles de Dieudonné se rendent compte qu'il ne s'agit pas de Desproges ou de Coluche, mais de propos ant