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Libération
chronique «aux petits soins»

«J’aimerais que Vincent soit entendu et respecté dans ce qu’il était avant»

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Vincent Lambertdossier
publié le 13 janvier 2014 à 19h36
(mis à jour le 15 janvier 2014 à 11h35)

«Mourir, mourir la belle affaire», disait Brel. «Mais vivre…» Il y a quelque chose d'inhumain dans ce que la collectivité fait endurer à Vincent Lambert depuis maintenant cinq ans qu'il est dans un état végétatif. Et le plus inhumain encore, c'est que cela risque de durer. Les parents de Vincent ont, à nouveau, saisi la justice hier, en déposant un référé-liberté pour empêcher que la décision médicale d'euthanasie passive prise par le Dr Eric Kariger ne soit entreprise. Face à ce nouveau recours, celui-ci a annoncé qu'il attendra la décision du tribunal. Comme si c'était à la justice de dire ce qui était médical ou non, car en l'occurrence toute l'équipe médicale de soins palliatifs du CHU de Reims mais aussi les plus hauts responsables des soins palliatifs en France ont considéré que cette décision était pleinement légitime.

La femme de Vincent, Rachel, ne sait plus où regarder. Il y a quelques mois, elle nous avait dit si simplement : «J'aimerais que Vincent soit entendu et respecté dans ce qu'il était avant. Et à ceux qui voudraient croire que j'ai intérêt à ce que mon mari parte, je voudrais dire que, malgré son handicap, il est toujours resté mon mari et que la douleur de le perdre sera toujours aussi grande. Je ne le laisse pas partir pour moi, je le laisse partir pour lui.» Après un accident de la route en 2008, cet infirmier de Reims s'est retrouvé dans un état végétatif chronique. A plusieurs reprises, avec sa femme, mai