Notre pays compte plus de 4 500 000 logements sociaux. 70% de la population, au regard de ses revenus, est éligible à ce parc si bien que les plus pauvres, ce qui est un comble, en sont trop souvent écartés. Cette exclusion, contraire à la finalité du logement social, entraîne des situations ubuesques et inacceptables pour les ménages reconnus prioritaires dans le cadre du droit au logement opposable (Dalo).
Que de foyers sont condamnés à l'expulsion pour des dettes de loyer, lesquelles ne procèdent pas de la mauvaise foi mais d'une grave rupture entre le coût du logement (loyer + charges) et les ressources. Les cas sont malheureusement nombreux. Dans le Nord, Mme C. vit avec ses deux enfants de 8 et 10 ans dans un logement social de 3 pièces. Son revenu étant de 725 euros, elle ne parvient pas à payer totalement son loyer, qui s'élève, charges comprises, à 512 euros. Le tribunal l'a condamnée à être expulsée.
Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles injustices. Aussi, convient-il de regarder objectivement la contribution à apporter pour que le «reste pour vivre» permette de vivre. Il s’agit d’une question de justice.
Ce regard est celui du «prendre soin» qui ne relève pas du compassionnel, mais naît de la responsabilité de veiller à ce que les plus fragiles ne basculent pas dans des situations déshumanisantes. Il en va du respect de nos valeurs républicaines que le mal-logement bafoue depuis trop longtemps.
Comment agir ? Des remises sur quittance sont déj