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Les camps de Roms évacués plus souvent en 2013

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En 2013, les autorités ont évacué deux fois plus de camps de Roms qu'en 2012, alerte la Ligue des droits de l'Homme.
Campement de Roms sur un terrain de la SNCF évacué le 27 novembre 2013 à Saint-Ouen, près de Paris. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 14 janvier 2014 à 16h50

Jamais en France un gouvernement n'avait évacué autant de campements roms. Les chiffres publiés ce mardi par la Ligue des droits de l'Homme donnent le tournis : 21 537 personnes ont été chassées en 2013 du bidonville dans lequel elles avaient trouvé refuge.

C'est deux fois plus qu'en 2012. «Pas de trêve hivernale, ni même de trêve des confiseurs, commente Philippe Goossens, chargé par la LDH de coordonner ce rapport, réalisé avec l'European Roma Rights Center (ERRC). «Le 20 décembre, 250 personnes étaient expulsées d'un camp à Ris-Orangis, en région parisienne. Le 3 janvier, c'était 133 personnes dont 82 enfants, à Saint-Etienne. Depuis, il y a aussi eu Perpignan, Thiais…», égraine-t-il lentement, lors de la conférence de presse mardi matin, au siège de la LDH.

En 2013, les autorités auraient ainsi fait évacuer 165 campements sur tout le territoire, selon ce décompte réalisé en recoupant les témoignages d'associations et les articles de presse. «Il y a plus de personnes expulsées en 2013 que de gens vivant dans des bidonvilles ou des squats, poursuit Philippe Goossens. Ce qui veut dire que certains ont vu leur campement évacué plusieurs fois dans l'année.» Notamment en périphérie des grandes villes, comme Lille, Lyon, Bordeaux ou Paris, où le nombre d'expulsions est plus élevé qu'ailleurs. En Ile-de-France, la moitié des expulsions se sont déroulées