Menu
Libération
TRIBUNE

Arrêt sur Schneidermann

Article réservé aux abonnés
publié le 16 janvier 2014 à 19h06

Daniel Schneidermann est un chroniqueur courageux, l'équivalent d'un reporter de guerre embedded dans… la tête d'un dieudonniste (1). Il ne connaît pas la peur. C'est un malin et on ne la lui fait pas ! Les codes des médias et les manipulations n'ont aucun secret pour lui. Il faut dire que c'est the critique des médias !

Tant de choses ayant été écrites sur «l'affaire Dieudonné», comment notre contre-journaliste pouvait-il encore briller ? «S'immerger dans le dieudonnisme» dans une «expédition vers l'extrême». Ben dis donc ! Le Paul-Emile Victor des terres polaires du nauséabond va jusqu'à rire d'un sketch typiquement antisémite joué sur la Toile par Dieudonné et le négationniste Robert Faurisson. Nous tenant, minute après minute, informé de ses émotions, il lance : «On rit de l'ignoble culot de ces deux desperados contre les bien-pensants.» Attention, le professionnel de l'anticonformisme n'en est pas moins humain : «Evidemment, on s'effraie de rire.» Un humain libre toutefois : «cet effroi même surprend», car il a «si longuement appris» à ne pas rire de ces choses-là. Notre explorateur en narcissisme journalistico-politique découvre en lui-même «une sorte de monstre d'innocence et d'insoumission».

Le couple Dieudonné-Faurisson serait-il donc insoumis à la bien-pensance, rebelle au «conditionnement» qu'aurait constitué la lecture d'Anne Frank et de Primo Levi ? Oui et non, un peu quand m