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Libération

Contre les négationnistes, il reste toujours tout à refaire

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publié le 16 janvier 2014 à 19h16

Et Dieudonné «lâcha l'affaire», comme disait lundi Libération ; et Dieudonné recula. En entendant l'homme qui déshonore l'antisionisme aspirer à la «détente», on apprécia la qualité de la partie qui, depuis le milieu de la semaine, l'opposait au ministre de l'Intérieur. Ce dernier avait jeudi pris ses risques devant le Conseil d'Etat et emporté un morceau auquel il eût tout aussi pu devoir renoncer. Peu enclin à la schizophrénie consistant à s'offusquer de la censure d'un spectacle sous le seul prétexte que Manuel Valls la promouvait, je n'ai pas cauchemardé sur l'état des libertés démocratiques. En retour, la reculade de Dieudonné ressortissait aussi de la politique : en disant en substance à ses publics qu'il se conformerait à la loi, le judoka Machiavel de la Main d'or invite chacun à lui en donner acte, au moins jusqu'à la prochaine fois. En prenant date, il renvoie à la charge du ministre d'établir, notamment à travers l'exercice de ses polices, que nulle communauté n'est en France plus discriminée que les autres - ce qu'on appréciera (c'est pas gagné).

Ce pourrait marcher, alors, l’Etat de droit ? Acceptons-en l’augure, mais ne croyons pas plus a priori à l’angélisme de Valls qu’à celui de Dieudonné. On attendra du premier qu’il remette de l’ordre républicain dans sa parole, à propos des Roms et d’intégration, et du second qu’il ne nourrisse pas en sous-main le double discours de ses pesants sous-entendus. En sous-main, je veux dire sur Intern