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Libération

En Allemagne, des solutions au cas par cash

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La réussite de l’école Rütli est un symbole national.
publié le 16 janvier 2014 à 21h46

L’éducation, outre-Rhin, relève de la seule compétence des Länder, et les écoles disposent d’une grande autonomie. A chaque Land ses cas particuliers, comme à Berlin en mars 2006 : une lettre ouverte des enseignants de l’école Rütli, dans le quartier défavorisé de Neukölln provoque une onde de choc dans le pays. Les enseignants, épuisés physiquement et nerveusement, demandent la dissolution de leur établissement. Il est question de violence, de démotivation, de déconcentration… L’enseignement serait devenu impossible au cœur d’un quartier dominé par la criminalité, la pauvreté et le chômage, où seulement 20% des élèves de l’école Rütli ont la nationalité allemande. Le quotidien des enseignants est dominé par de violents conflits entre élèves turcs, arabes et serbes. En 2005, pas un seul des élèves de Rütli muni de son brevet n’avait obtenu une place dans un centre de formation professionnelle en vue d’entamer un apprentissage, qui permet aux moins bons élèves d’échapper au chômage.

Sept ans plus tard, les malheurs de Rütli semblent avoir fait son bonheur. Soutenue par le Land de Berlin et des fondations privées, elle a fusionné avec un établissement du secondaire voisin et deux jardins d’enfants pour donner naissance à un «campus» de 48 000 mètres carrés, accueillant 750 enfants et adolescents. 28 millions d’euros ont été investis , notamment pour la réfection de la salle des sports-salle des fêtes, devenue un lieu de vie du quartier. Le célèbre théâtre Gorki soutient l’ateli