La décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui s'est prononcé jeudi contre l'euthanasie passive de Vincent Lambert, rajoute «de la violence à la violence», a réagi Rachel Lambert, l'épouse du patient hospitalisé depuis cinq ans en état de conscience minimale. Pour elle, «le laisser partir est l'ultime preuve d'amour qu'on peut lui apporter».
«Je pense à mon mari, je me demande où il est dans tout ça», a expliqué Rachel Lambert, dans le cabinet de son avocat, le visage pâle, toute en émotion contenue. «Il faut le laisser partir dans la sérénité et le respect de sa dignité et de ce qu'il a été». Elle a assuré une fois de plus que son mari «avait clairement signifié son refus de tout acharnement», et expliqué qu'«accepter qu'il parte, c'est l'aboutissement d'un long cheminement intellectuel et émotionnel y compris avec les médecins».
«Je veux faire valoir le droit à Vincent d'avoir été autre chose, quelqu'un d'autre que cette personne alitée», a poursuivi Rachel Lambert, qui déplore «une succession de faits horribles, de l'accident jusqu'aux procédures judiciaires».
Conscience minimale
Le tribunal s'est en effet prononcé contre la décision des médecins, qui avait été prise en accord avec la femme et une partie de la famille de cet homme tétraplégique en état de conscience minimale, selon un avocat des parents. «Le tribunal a enjoint les médecins de maintenir l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lamb