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Michel Tournayre, mordu du diamant noir

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A la veille du week-end de la truffe à Uzès, rencontre avec un passionné qui entend démocratiser le mystérieux champignon.
Michel Tournayre, trufficulteur, à Uzès, le 11 janvier (Photo Olivier Metzger)
publié le 16 janvier 2014 à 19h26

Dix ans. C’est le temps qu’il faut à un arbre pour donner de la truffe. C’est aussi le temps qu’il faut à un homme pour toucher du doigt son rêve. On avait quitté Michel Tournayre en 2003, tuyau d’arrosage en main, tentant de sauver sa plantation d’arbres truffiers des effets dévastateurs de la canicule. On le retrouve dix ans plus tard à la tête des Truffières d’Uzès (Gard), un domaine de 23 hectares plantés dans un seul but : donner de la truffe, ce diamant noir qui excite les tables, les sens et la curiosité.

Le temps a mis du sel dans ses cheveux et ses sourcils broussailleux, le beau gosse est devenu un quinquagénaire toujours aussi séduisant mais sa passion, elle, n’a pas vieilli, elle a simplement empiré. Si bien que le «jeune» trufficulteur s’apprête à briguer la présidence de la Fédération française des trufficulteurs (FFT), organe très officiel du lobbying pro-truffe en France. Oui, il existe un lobby truffier, un «groupe Tuber» au sein de l’Assemblée nationale auquel près de soixante députés appartiennent. Mais surtout, il existe une filière - agriculteurs, scientifiques, cuisiniers, techniciens, conserveurs - de passionnés du champignon et de ses mystères. Aujourd’hui, Tournayre est l’un des très, très rares du secteur à vivre à 100% de sa passion, engrangeant jusqu’à 150 000 euros de chiffre d’affaires annuel. C’était le but qu’il s’était fixé et qu’il a mis dix ans à atteindre.

Dans sa nouvelle boutique, entre sa collection de vieux manuels de trufficulture (le p

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