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Libération
Reportage

A Paris, les anti-IVG agitent le foulard rouge

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En écho au projet «pro-vie» espagnol, les réseaux de la «manif de tous» se sont remobilisés hier.
Des personnes défilent contre l'avortement le 19 janvier 2014 à Paris. (Photo Pierre Andrieu. AFP)
publié le 19 janvier 2014 à 21h26

Ils ont manifesté foulard rouge autour du cou, en référence à l'Espagne, dont le gouvernement compte faire adopter un texte limitant la liberté d'avortement aux seuls cas de viol ou de danger de mort pour la mère de l'enfant. Plusieurs milliers de personnes (16 000 selon la police, 40 000 d'après les organisateurs) se sont retrouvées hier à Paris, entre Denfert-Rochereau et les Invalides, à l'appel de l'association la Marche pour la vie et de la fondation Jérôme-Lejeune, dont le président, Jean-Marie Le Méné, donne vite le ton : «On est opposé à la mise à mort d'un être humain avant sa naissance.»

A la veille de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi pour l'égalité hommes-femmes (lire ci-contre), les manifestants se donnent des allures bon enfant avec bébés dans les poussettes sous des pancartes outrancières. Ils s'insurgent contre une disposition du projet relative au droit à l'information en matière d'interruption volontaire de grossesse et contre un amendement socialiste supprimant l'idée de la nécessaire «situation de détresse» de la femme pour pouvoir recourir à l'IVG. Odile, 45 ans, est là pour «défendre la vie depuis la conception jusqu'à la fin de vie», mais n'hésite pas à accuser : «Le gouvernement prend des mesures mortifères. On va vers une marchandisation de l'enfant qui n'est pas possible.» Faisant fi de tous les combats féministes, Sybille, 41 ans, est «contre le droit d'une femme à disposer d'elle-même