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Libération
CHRONIQUE «QUI A LE DROIT ?»

IVG : en quoi la «détresse» féminine est-elle une question de droit ?

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Décryptage d'un point juridique au cœur de l'actualité. Aujourd'hui, retour sur sur le toilettage de la loi IVG par les députés.
Une manifestante anti-IVG le 19 janvier à Paris (à gauche). Simone Veil, en 1975, après l'adoption de la loi. (Photos Reuters et AFP)
publié le 24 janvier 2014 à 12h29

L'Assemblée nationale a voté mardi un amendement faisant disparaître la notion de «détresse» contenue dans la loi Veil sur l'IVG. Le Sénat devra également l'adopter pour que la loi Veil soit définitivement modifiée. Jusqu'à présent, l'article L2212-1 du Code de la santé publique stipule : «La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse.»

Une «pirouette juridique»

En 1975, quand la loi est votée, le terme est inédit : «Introduire ce terme dans la loi était une pirouette juridique : l'avortement était désormais permis, sans pour autant devenir un droit subjectif de la femme, explique Daniel Borrillo, juriste et maître de conférence à Paris-X. La situation de détresse ouvre une dérogation au "droit à la vie", qui commencerait dès la conception. En 1975, il n'y a donc pas juridiquement un droit à l'avortement, mais plutôt une dépénalisation.» Et cet acte médical doit alors être légitimé par le passage auprès des professionnels, lors, notamment, d'un entretien médico-social.

En réalité, le droit à l'avortement