Une éclaircie sur le front du Mediator ? Non pas parce que Servier a fait amende honorable ou parce que d'un coup on a appris que cette molécule pour maigrir était finalement inoffensive. C'est plutôt sur le front de l'indemnisation des victimes qu'il peut se passer quelque chose. «On ne sait pas encore, mais on espère», lâche Jacqueline Houdayer, qui dirige le Cadus (Conseil Aide et Défense des usagers de la santé) défendant les 500 victimes du Mediator. Irène Frachon, la médecin pneumologue de Brest qui, par sa ténacité et son audace, a permis que l'affaire éclate, le pense aussi : «Oui, il y a une volonté de faire mieux, et on peut espérer une évolution positive.»
Objectif. Reprenons. Peu après le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) en janvier 2011 puis la nouvelle loi de Xavier Bertrand sur l'organisation du médicament en France, il a été créé un fonds d'indemnisation pour les victimes du Mediator, structure rattachée à l'Oniam (Office nationale d'indemnisation des accidents médicaux). L'objectif était de bon sens : faire en sorte que les victimes n'attendent pas des années pour être indemnisées. Un collège d'experts a été mis sur pied, avec une feuille de route claire : toute personne pouvant prouver avoir pris du Mediator et chez qui on a pu diagnostiquer soit une valvulopathie, soit une hypertension artérielle pulmonaire (1), pouvait être indemnisée.
Mais voilà, jusqu'à l'été dernier, ce f