Le projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes pose bien le caractère systémique des enjeux en présence : en particulier, le partage inégal du travail parental, indissociable des inégalités dans la sphère professionnelle. Au-delà, et comme nous l'exposons dans un rapport sur les stéréotypes filles-garçons remis à Najat Vallaud-Belkacem le 15 janvier dernier, un faisceau de contraintes cumulatives vient précocement fermer l'horizon des possibles des jeunes.
Entre-soi féminins et masculins
En effet, à l’école, en famille, dans les processus d’orientation, dans les loisirs ou dans la santé, les institutions, et les ressources que celles-ci constituent, clivent dès le plus jeune âge les destins des jeunes filles et garçons, tout particulièrement dans les classes populaires. Il ne faudrait pas que la lutte contre le plafond de verre ou l’accès à la parité dans les fonctions dirigeantes - objectifs très importants - occulte ce phénomène. Les jeunes des milieux populaires sont, plus que d’autres, socialisés dans des environnements insuffisamment mixtes et cela pénalise leurs trajectoires individuelles. Dans leur scolarité comme dans leurs loisirs se perpétuent des entre-soi féminins et masculins qui tendent à figer les identités et les devenirs sociaux. Un exemple paradigmatique l’illustre particulièrement bien.
En matière de mixité des métiers, on associe souvent la lu