«Théorie du genre». Tout de suite les grands mots. Histoire de bien faire peur en jouant avec l’idéologie et (ou) le complot. Est-ce bien cela que l’on commence à enseigner dans les écoles françaises à des petits primaires ? C’est en tout en cas le fantasme repoussoir que se plaisent à agiter des fervents de la Manif pour tous, des proches du nationaliste Alain Soral avec, en fond sonore, l’Eglise, qui en a fait son cauchemar, et toute une brochette d’élus de droite… Que de prurit inutile quand le dernier objet en date de la discorde s’appelle gentiment «ABCD de l’égalité». Soit, et à titre expérimental dans 600 écoles, des ateliers visant à lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge.
Encore plus concrètement, il s’agit là simplement d’ateliers dans lesquels les enfants sont invités à réfléchir à ce qu’on appelle les métiers de filles et ceux de garçons, aux princesses sauvées par des princes sur l’air de «Et pourquoi pas l’inverse ?». De quoi embrouiller les neurones des petits qui ne sauraient plus à l’arrivée s’ils sont une fille, un garçon, ou pourquoi pas, ô terreur de ceux qui brandissent leur fameuse théorie du genre, un ou une homo ?
Normes. Sérieusement, il y a de l'amalgame. Et surtout erreur sur la matière. D'abord sur le terme même de «théorie du genre» qui n'est en fait pas… une théorie. Dans la réalité, il n'existe que des Gender Studies - comme on dit aux Etats-Unis -, ou étude de genres en français, ou enc