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Interview

Education sexuelle : «Les parents ne sont pas informés»

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La bataille du genredossier
Après la polémique autour d’un prétendu enseignement de la théorie du genre à l'école, Hélène Romano, psychothérapeute, revient sur les tensions liées à l’éducation sexuelle.
«Quand une société se sent insécurisée, l’éducation sexuelle est porteuse de polémique.» (photo Johanna Leguerre. AFP)
publié le 30 janvier 2014 à 15h46

Après des SMS qui

, des parents ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école. Puis, suite à des rumeurs d’un prétendu enseignement de la théorie du genre, des établissements de banlieue parisienne ont été dépeuplés jusqu’à un tiers de leurs élèves,

. Hélène Romano, psychothérapeute et chercheuse associée à l’Inserm, vient de publier

(Dunod). Elle tente d’expliquer pourquoi ces tensions autour de l’éducation sont loin d’être nouvelles et analyse les réactions des parents et leurs craintes.

Pourquoi est-ce si compliqué de parler de sexualité à l’école ?

Parce que c’est très compliqué de parler de sexualité en général, à l’école comme ailleurs. On peut le voir ne serait-ce qu’au niveau politique avec l’actualité récente. Cela touche à l’intime, à l’éducatif, à la loi, à la transgression, à tout ce qui est fondateur des interdits d’une communauté humaine. Dès qu’on aborde ce sujet, on remet en cause les repères culturels et religieux et on interroge la question de la transgression. Et le curseur est différent d’une société à l’autre, d’une époque à une autre. Ce que l’on remarque, c’est que c’est le plus souvent un paratonnerre, une sorte d’objet expiatoire qui relève un mal-être sociétal. Quand une société se sent insécurisée, l’éducation sexuelle est porteuse de polémique.

Quand commence-t-on à s’intéresser à la sexualité de l’enfant ?

Il ne faut pas oublier que l’attention portée à l’enfant, de manière générale, est assez récente dans l’histoire de l’humanité. Avant la fin du XIXe, les enfants n’avaient pas de droits, ils n'étaient pas considérés. A partir du moment où on a commencé à s’intéresser