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Libération
Éditorial

Genre : n’ayons pas peur de la théorie

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publié le 3 février 2014 à 16h21

Préambule 1. Je suis pour l’égalité hommes-femmes et je pense que le sexe physiologique n’est pas forcément synchrone avec le genre socialement construit.

Dans ma langue à moi, ça donne : les femmes et les hommes ont droit, à leur guise, au féminin et au masculin. Remarquez comment je respecte l’ordre orthographique, le «f» avant le «h», pour ne pas être suspecté de masculinisme inconscient, ni de galanterie féministe et opportuniste.

Préambule 2. Selon Wikipédia (inutile d’aller chercher trop loin) : «Une théorie (du grec theorein «contempler, observer, examiner») est un ensemble d’explications, de notions, ou d’idées sur un sujet précis, pouvant inclure des lois et des hypothèses, induites par l’accumulation de faits trouvés par l’observation ou l’expérience.»

Cela posé, venons-en à la notion de «théorie du genre». Mon propre camp va me reprocher de faire le jeu de l’ennemi, d’être tactiquement inconscient, de compliquer la mise en place des ABCD de l’égalité, mais je pense qu’il est possible de parler de théorie du genre. Et que c’est même souhaitable.

Il existe deux visions du monde, de la famille, de la sexualité et des rapports hommes-femmes. C’est un affrontement intellectuel qui se déploie, c’est une bagarre d’idées qu’il s’agit de gagner, mais il serait malhonnête de faire croire qu’il y a un réel plus réel que l’autre, vu que le réel est une construction humaine, historiquement datée, politiquement connotée, socialement déterminée.

Excusez mon relativisme, mais il n’exi