On voit beaucoup en ce moment des manifestations pour le moins conservatrices, mais aussi des prises de position contre ce qui serait la «théorie du genre». Traduction, par ses détracteurs, du terme anglo-saxon «gender studies», cette théorie serait responsable de tous les maux du monde, et tout particulièrement d’une délirante tentation totalitaire en milieu scolaire.
Les tenants de la «théorie du genre» seraient du style à réduire ce concept au fait que les garçons doivent mettre des robes et les filles jouer aux petites voitures. Dans l’esprit des opposants à cette «théorie», l’Etat chercherait évidemment à s’immiscer dans le rôle inhérent aux parents, allant jusqu’à apprendre la masturbation aux enfants ! En opposition à ce déferlement, quelques voix se sont élevées dans les médias, parmi des «spécialistes» de la «théorie du genre» qui visiblement ne connaissent pas davantage ce concept et contribuent à le rendre complètement opaque, ce qui ouvre la porte à tous les fantasmes.
Il faut remonter aux années 70, aux Etats-Unis notamment, pour entendre parler des «gender studies» qui analysent les différents codes qui fondent la différence hommes/femmes dans la société. Ils analysent les cases dans lesquelles les identités masculines et féminines se construisent, souvent de manière très précise. Des psychologues, philosophes, sociologues, politologues anglo-saxons ont donc beaucoup travaillé sur cette notion de genre, qui n’a traversé l’Atlantique que tardivement. Bien entendu,