Menu
Libération
récit

Pour l'épouse de Vincent Lambert, «on a été jusqu’aux limites de la médecine»

Article réservé aux abonnés
Vincent Lambertdossier
A l'issue d'une longue audience pendant laquelle Rachel, la femme de cet homme tétraplégique, s'est exprimée pour la première fois, le Conseil d'Etat a renvoyé sa décision à plus tard.
Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent Lambert, lors d'une audience au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne le 15 janvier 2014. (Photo Herve Oudin. AFP)
publié le 7 février 2014 à 15h18

Des mots, encore des mots. Et une nouvelle attente qui s’ouvre. Le président de la section du contentieux du Conseil d’Etat chargé de se prononcer pour ou contre le maintien en vie de Vincent Lambert a finalement décidé, hier, à l’issue d’une longue audience de ne pas… décider. Il a renvoyé le sort de cet homme de 38 ans, en état végétatif chronique, devant une formation collégiale qui devrait se réunir la semaine prochaine.

«La très grande difficulté des questions qui sont posées a exclu qu'elles puissent être tranchées par un juge unique», a ainsi argumenté Bernard Stirn. Certes… Mais les jours s'éternisent. Et on a le sentiment que l'on tourne en rond. Tout a été dit et redit depuis que la situation clinique de Vincent a été rendue publique au printemps dernier. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a statué, d'abord en mai, puis à nouveau en janvier, refusant au final l'euthanasie passive demandée. D'où cet ultime recours devant le Conseil d'Etat, autorité suprême en matière de droit administratif.

«Dernier ressort»

En procédure de référé-liberté, dans la salle solennelle du Conseil d'Etat, et devant une foule serrée, avocats comme proches ont pu de nouveau parler, dans un silence pesant. L'avocat de Rachel Lambert, épouse de Vincent, d'abord. Non sans justesse, Me Bruno Odent a pointé l'incongruité de la situation  : «Ce débat n'est pas un débat juridique, la question qui nous est posée ne relève pas du juge. La loi Léonetti a apporté une réponse claire