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Libération
Interview

«Ces livres appréhendent les questions complexes et intimes»

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Sylvie Vassallo dirige le Salon du livre et de la jeunesse :
publié le 11 février 2014 à 20h56

Sylvie Vassallo est directrice du Salon du livre et de la jeunesse en Seine-Saint-Denis, qui se tient chaque année à Montreuil.

Quels livres jeunesse sont particulièrement visés par des groupes de pression ultraconservateurs ?

Certains souhaiteraient voir retirer des rayons de bibliothèques des ouvrages comme Mademoiselle Zazie a un zizi ou le Jour du slip. Ce dernier album retrace l'histoire croisée d'un petit Corentin qui se réveille un beau matin dans la peau d'une fille et d'une petite Corinne dans celle d'un garçon. Ces livres sont avant tout des fictions, ils racontent des histoires, celles de la découverte de soi, du corps. Il ne s'agit en rien de manuels d'éducation sexuelle ou de documentaires. Les livres jeunesse passent toujours par la petite histoire pour aborder les grandes histoires de la littérature : la rencontre de soi, l'amour, l'amitié, la mort…

Peut-on aborder tous les sujets dans la littérature enfantine ?

Les parents peuvent se rassurer. Ces livres sont élaborés par des professionnels (auteurs, illustrateurs, éditeurs, médiateurs…) sérieux et compétents qui connaissent l'univers de leurs lecteurs. Ils répondent aux questions essentielles que tout enfant se pose : d'où je viens ? Pourquoi suis-je triste ? Pourquoi ai-je peur ? Pourquoi ai-je un zizi ? Il ne s'agit en rien de livrer aux enfants un prêt-à-penser mais de les aider, par l'intermédiaire de l'œuvre artistique, à appréhender des questionnements complexes et intimes. La fiction et la diversité des histoires leur donnent une multiplicité de points de vue. Il y a toujours une mise à distance que les enfants comprennent parfaitement. Elle pas