Après le mariage pour tous, la procréation médicale assistée, et la gestation pour autrui, un nouveau spectre hante la planète réac : l’école, avec sa prétendue «théorie du genre», qui apprendrait aux garçons à s’habiller en filles et vice versa. Les milieux d’extrême droite et les ultraconservateurs - catholiques ou musulmans - ne sont plus les seuls à mettre en garde les familles. Désormais, la droite, emmenée par le patron de l’UMP, Jean-François Copé, se saisit de l’école, persuadée de tenir avec le genre un ticket gagnant pour les municipales.
«Mensonges». Face à cette offensive, le gouvernement paraît cette fois décidé à tenir bon. Après le retrait surprise de la loi sur la famille le 3 février, au lendemain d'un défilé de la Manif pour tous, les syndicats enseignants avaient craint que le ministre de l'Education recule et abandonne les «ABCD de l'égalité», ce programme luttant contre les stéréotypes filles-garçons accusé de propager l'indifférenciation sexuelle. Dénonçant les «mensonges» de Copé, Vincent Peillon (lire page ci-contre) promet de se battre pour l'égalité filles-garçons et la défense des valeurs républicaines. Il appelle aussi à relativiser : lundi, pour la deuxième «journée de retrait de l'école», la mobilisation était sensiblement moindre que le 27 janvier.
Mais un climat délétère s'est installé. Hier, la très réac présidente du Printemps français, Béatrice Bourges, a appelé les parents à demander le