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Interview

«Nous n’allons pas reculer sur nos valeurs, cela suffit !»

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Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, dénonce les attaques répétées contre l’école, venues des extrêmes et de l’UMP.
Vincent Peillon lors d'une conférence de presse à Poitiers le 3 février. (Photo Guillaume Souvant. AFP)
publié le 11 février 2014 à 21h26

Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, réagit aux attaques conjuguées contre l'école après la mobilisation de la Manif pour tous contre le genre, les appels à boycotter les cours et la polémique lancée par Jean-François Copé autour du livre Tous à poil !

L’école serait-elle devenue l’otage d’une bataille politique ?

On assiste à une offensive de milieux extrémistes comme on n’en avait pas connu depuis longtemps contre les valeurs de l’école - la raison, l’égalité, la laïcité… Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’école. Il y a un siècle déjà, elle a dû se défendre contre des mouvements qui protestaient contre la mixité et contre la laïcité. Ce qui est paradoxal aujourd’hui, c’est que des dirigeants républicains et prétendument laïcs se joignent à ces attaques. Je pense à M. Copé qui l’a fait à deux reprises. Il a d’abord été ambigu lors de la journée de retrait, qu’il n’a pas fermement condamnée. Puis, dimanche, il a attaqué un ouvrage en créant à nouveau des amalgames. C’est une dérive qu’il faut arrêter, car même si le mouvement de retrait ne concerne que 71 écoles sur 48 000, il met en cause la légitimité de l’école. Sans doute ces dirigeants font-ils des calculs politiciens à courte vue : ils tentent de faire le lien avec des mouvements extrémistes dans la perspective des municipales, et plus globalement pour des échéances politiques futures.

Comment stopper cela ?

Il faut répondre par une extrême fermeté sur les principes, défendre les valeurs de l’école, rappeler aux uns et aux autres les conséquences de leurs actes.