La deuxième fois a été la bonne. Le bureau du Sénat a levé, hier, l'immunité parlementaire de Serge Dassault. Un résultat tellement prévisible que le sénateur UMP et ancien maire de Corbeil-Essonnes s'était résolu lundi à réclamer la levée de son immunité. Après le tollé provoqué par le vote négatif du bureau, le 8 janvier, le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, avait pesé de tout son poids pour renverser la vapeur, notamment en instituant un vote à main levée. De leur côté, les juges Tournaire et Daïeff, chargés de l'enquête sur les achats de voix présumés à Corbeil, avaient soigné leur nouvelle demande. «Elle était particulièrement détaillée» , sourit un sénateur.
Versements. Elle comporte surtout des éléments inédits. Le plus important a été découvert lors d'une perquisition menée le 26 juin au Clos des pinsons, la résidence de Dassault à Corbeil, qui lui servait aussi de quartier général pendant les élections. Selon nos informations, les policiers y ont trouvé un listing de plusieurs dizaines d'électeurs. Avec, à côté des noms, les mentions «payé» ou «non payé».
Ce document confirme le témoignage de Mamadou Kébé, qui affirme avoir été chef d'équipe dans le «système» Dassault pour les municipales de 2009 et 2010. Il a raconté mardi au Monde que les membres de son groupe ont été formés au Clos des pinsons. «Quelqu'un de la mairie nous remettait en cachette le listing du bureau