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Libération

Sans grand heurt, la Belgique autorise l’euthanasie des mineurs

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La loi, votée jeudi à l’Assemblée, était soutenue par 74% de la population.
publié le 14 février 2014 à 21h56

La Belgique suit, fascinée, les grands débats français sur les questions sociétales et éthiques qui voient s’affronter, parfois jusque dans la rue, politiques, société civile, médias. Car, dans le royaume, de tels affrontements théâtraux n’existent tout simplement pas, comme vient de le montrer une nouvelle fois le vote, jeudi, dans une large indifférence de l’opinion publique, de la loi étendant le droit des mineurs à demander l’euthanasie, et ce sans limite d’âge.

Contraignant. Le débat est resté extrêmement feutré et n'a guère débordé de l'enceinte parlementaire, si l'on excepte la mobilisation de l'Eglise : hier, cette loi révolutionnaire n'a même pas fait les gros titres des journaux, c'est dire… Seul incident : un homme a lancé de la tribune du public de la Chambre des représentants un tonitruant «assassins» au moment où le président de l'Assemblée, André Flahaut, annonçait le résultat du vote : 86 pour, 44 contre et 12 abstentions.

Les Pays-Bas sont le seul autre pays à autoriser l'euthanasie des mineurs (1), mais la loi de 2001 fixe une limite d'âge à 12 ans (et exige l'accord des parents entre 12 et 16 ans). La Belgique est donc allée beaucoup plus loin, tout en prévoyant cependant un cadre très contraignant : il faudra que l'enfant se trouve dans «une situation médicale sans issue, entraînant le décès à brève échéance» et que sa souffrance physique «constante et insupportable» ne puisse être apaisée. L'