Xavier Darcos, le premier ministre de l'Education nationale de la présidence Sarkozy, trouvait que les enseignants de maternelle étaient payés cher pour ce qu'ils faisaient. Ils passent le plus clair de leur temps «à faire faire des siestes à des enfants ou à leur changer les couches», a-t-il lâché le 3 juillet 2008 devant la commission des finances du Sénat. Face au tollé soulevé par ses propos, le ministre avait fini par s'excuser, expliquant qu'on l'avait mal compris et qu'il parlait des enfants de moins de 2 ans en maternelle. Mais le mal était fait.
Destins. Cinq ans plus tard, le ton a radicalement changé. Pour le ministre Vincent Peillon, la maternelle constitue un maillon essentiel du système scolaire, où l'enfant se socialise et se prépare à entrer au CP. Dans le cadre de la refondation de l'école, il a décidé de donner la priorité au primaire, où se jouent souvent les destins scolaires, les réussites comme les échecs, et où les inégalités sociales pèsent lourd.
Loin du mépris exprimé lors du précédent quinquennat, le ministre veut redonner tout son lustre à la maternelle, cette exception française que «le monde nous envie», répète-t-il volontiers. Il prône la création d'un cycle maternel à part entière, réunissant les trois années, alors que depuis 1989, la grande section est rattachée au CP et au CE1. Derrière, il y a l'idée de redonner son identité à la maternelle et d'arrêter sa dérive vers le modèle élémenta