Le sénateur UMP Serge Dassault a été placé hier, à 9 h 30, en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur un système présumé d’achats de voix aux municipales de Corbeil-Essonnes. Sa garde à vue a été levée hier soir et doit reprendre ce matin à l’Office central contre la corruption et les infractions financières et fiscales de la police judiciaire, à Nanterre. Les juges d’instruction financiers de Paris, Guillaume Daïeff et Serge Tournaire, enquêtent depuis mars sur un possible système d’achats de voix, lors des élections municipales de 2008, 2009 et 2010.
Sbires. Le scrutin de 2008 avait été annulé par le Conseil d'Etat pour des dons d'argent aux électeurs. Les magistrats évaluent à 7 millions d'euros les mouvements de fonds suspects qui ont pu servir à rémunérer des électeurs. C'est le nouveau procureur national financier, Eliane Houlette, qui vient de récupérer la supervision du dossier Dassault, tout comme ceux de Jérôme Cahuzac et Claude Guéant.
Les juges s’intéressent au transfert en 2011 de Serge Dassault de 18 millions d’euros à une société libanaise qu’il contrôle, baptisée Iskandia, officiellement pour acheter un jet d’affaires Falcon, fabriqué par Dassault Aviation… Les enquêteurs ont établi que 3 millions d’euros ont été retirés au Liban par ses deux sbires censés rallier des électeurs des cités de Corbeil. L’avionneur a ainsi versé, au moyen de cinq chèques bancaires, 2 millions d’euros à Younès Bounouara qui dément avoir parti