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Mort de Méric : la vérité des SMS

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Les examens des portables contredisent la version de la rixe que les skins ont donnée aux policiers.
Une affiche d'hommage à Clément Méric, le jeune antifa qui a trouvé la mort lors d'une rixe avec des skinheads, le 5 juin à Paris. (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 24 février 2014 à 21h36

Devant les policiers, devant les juges, lors de toutes ses auditions, Samuel Dufour a toujours nié. Le jeune skin de 20 ans, mis en examen et écroué depuis cet été dans l’enquête sur la mort de Clément Méric lors d’une rixe le 5 juin 2013 a toujours expliqué ne pas avoir donné de coup à ce dernier. Il réfute avoir été armé d’un poing américain. Grâce à l’examen de son téléphone portable, la justice est aujourd’hui en possession d’éléments qui contredisent le système de défense du jeune homme.

D'après nos informations, des SMS envoyés par Samuel Dufour lors de la soirée suivant la bagarre qui avait éclaté entre skins et antifas et provoqué la mort de Méric, à la sortie d'une vente privée de vêtements Fred Perry près des grands boulevards parisiens, sont accablants. «J'ai frappé avec ton poing américain», écrit-il à une connaissance. «Ba il est parti à l'hôpital», écrit encore Samuel Dufour, qui ouvre cet échange avec un «mdr» comme «mort de rire», sans que l'on sache à quelle partie de la conversation cet éclat de joie fait référence.

Bagues. Ces messages, d'après une source proche de l'enquête, ont été envoyés à un proche de Serge Ayoub, leader des groupuscules d'extrême droite Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) dissoutes après la mort de Clément Méric. Cet interlocuteur lui répond : «vous étiez combien ?» «Cinq contre trois», puis, «on les a défoncés». Autre SM