Menu
Libération

Progrès in vitro, régression in vivo

Article réservé aux abonnés
La GPA en débatdossier
publié le 24 février 2014 à 17h06

Le docteur André Hazout, gynécologue de belle réputation, spécialiste de l’infertilité et roi de la PMA vient d’être condamné à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur ses patientes.

Au-delà de la sanction prononcée, ce procès perturbant a vu s’entrechoquer stéréotypes antiques et modernités réversibles, masculinisme tout-puissant et féminité engluée dans ses déterminismes.

Science et inconscience. Ce praticien au savoir avancé, ce technicien maîtrisant les dispositifs les plus élaborés, cet homme de progrès qui permet aux femmes de s'affranchir des diktats de mère Nature est aussi un archaïque des plus convenus, un prédateur à l'ancienne, un père de la nation originelle. Il a acquis les compétences pour féconder in vitro, il a développé des facilités pour injecter des embryons congelés. Mais, dans le même mouvement, il se comporte en ensemenceur au geste auguste, en embobineur à génitoires en arrosoir, en généreux pisseur d'éjaculat trop humain, en épandeur de sa superbe foisonnante. C'est comme s'il était le procréateur ultime, celui auquel aucune femme ne résiste, celui auquel toutes doivent ouvrir les cuisses pour que la horde primitive croisse et multiplie. C'est comme s'il fallait que les bébés-éprouvette donnent la main aux bébés éprouvés dans une ronde enfantine autour du fauteuil gynécologique rhabillé de pourpre tel un trône damassé, où siégerait, débonnaire et souriant, l'homme ultime, le pater de toutes les fa