Après le mariage pour tous, la bénédiction pour tous. L'Union des Eglises protestantes d'Alsace-Lorraine (UEPAL) a ouvert le débat sur la bénédiction des couples homosexuels mariés. Chez les protestants, on ne célèbrepas d'union, on bénit des mariages civils. «L'institution a changé et si, désormais, nous choisissons de ne bénir que certains mariages, ceux des hétérosexuels, nous institutionnalisons une discrimination», argumente le pasteur Christophe Kocher à Strasbourg. Il est, avec d'autres, l'auteur d'un manifeste en faveur de l'ouverture de la bénédiction aux homosexuels, qui compte 150 signataires.
«Deux personnes qui s'aiment d'un amour sincère, se respectent, se rendent heureuses, c'est déjà une bénédiction ! En tant que pasteur, je ne fais que placer dessus des mots, des signes qui ont essentiellement valeur de reconnaissance sociale.» Il se souvient, attristé, de ce paroissien qui, un an auparavant, l'attendait après le culte pour lui avouer son homosexualité la boule au ventre. «Mais Dieu ne nous juge pas sur ce que nous sommes puisqu'il nous a faits à son image ! Qu'importe sa sexualité, chaque créature vit dans la grâce», argumente le pasteur, dont certains prédisent qu'il «brûlera en enfer». C'était l'année dernière, lorsque Christophe Kocher a ouvert son église Saint-Guillaume à un groupe d'homosexuels souhaitant se recueillir avant la Marche des fiertés (ex-Gay Pride). Une pluie d'appels et de lettres injurieuses s'est alors