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Libération
Récit

Procès Rwanda : le baiser de la mort d'une ancienne alliée

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Valérie Bemeriki, ex-animatrice vedette de la Radio Télévision Libre des Mille Collines, a témoigné mardi devant la cour d'assises de Paris, qui juge un ancien officier rwandais pour sa participation supposée au génocide de 1994.
La cour de justice de Paris où se déroule le procès de Pascal Simbikangwa, un ex-officier rwandais, le 4 février. (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 25 février 2014 à 20h43

Elle fut l’animatrice vedette de la «radio de la haine» : la Radio Télévision Libre des Mille Collines, RTLM, dont les messages enflammés ont fortement contribué à inciter aux massacres pendant le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Mardi, Valérie Bemeriki, 58 ans, est apparue en visio-conférence depuis Kigali, la capitale du Rwanda, face à la cour d’assises chargée à Paris de juger Pascal Simbikangwa, ancien officier rwandais et surtout premier accusé à comparaître devant un tribunal français pour sa participation supposée au dernier génocide du XXe siècle.

A la troisième semaine de ce procès historique (voir Libération du 4 février), ce fut une étrange confrontation, indirecte, entre deux personnes qui ont jadis appartenu au même camp, celui du parti présidentiel au Rwanda, mais se retrouvent aujourd'hui dans des positions diamétralement opposées.

Emprisonné en France depuis son arrestation à Mayotte en 2009, l'ex capitaine Pascal Simbikangwa, cloué sur une chaise roulante, nie non seulement toute participation au génocide mais également l'existence d'un clan criminel engagé dans une dérive raciste depuis le début des années 90 au Rwanda. S'il reconnaît désormais le génocide des Tutis,